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Sculpter un billet de 100 euros

2014

Vidéo installation

4 vidéos

Déambulant quotidiennement dans les différents quartiers parisiens, Qingmei YAO frotte un billet de 100 euros neuf entre ses deux doigts jusqu’à l’user et en retirer un minimum de matière coton en son centre. Détérioré  en quelques mois, le billet de 100 euros est présenté comme « sculpture » et vendu en vente en enchère. Ces actions sont archivées en quatre vidéos. 

 

Minutieux, répétitif et provocant, ce geste de frottement des deux doigts désignant « l’argent » en de nombreuses cultures, conduit à la détérioration du billet et sa transformation en sculpture. L’action de « sculpter » relève étymologiquement du latin « sculpere », qui signifie « tailler » ou « enlever des morceaux à une pierre ». « Sculpter » est donc « enlever la matière ».

 

Les vidéos de Qingmei, « sculptrice et tailleuse » de billet de banque dans la rue, témoignent des différents paysages urbains et recueillent les réactions inattendues des passants. 

 

Vidéo 1 : Avenue de Montaigne, 7'22''

Devant les magasins de luxe de l’avenue de Montaigne, le surgissement du billet de 100 euros suscite peu d’intérêt. 

 

Vidéo 2 : Aubervilliers, 7'22''

Dans les quartiers populaires d’Aubervilliers, une tension apparaît lorsqu’un adolescent s’intéresse à l’action et demande à l’artiste si elle peut lui donner le billet.

 

Vidéo 3 : Champs-Élysées, 7'22''

Aux Champs-Élysées, l’action crée un attroupement de touristes qui entourent et imitent l’artiste, qui s’épuise avec son geste rituel. L’action est interrompue par l’arrivée de la police qui demande à ce que le billet retourne dans une poche.

 

Vidéo 4 : Vente aux enchères, 4'22''

Après des mois de frottement, un petit trou subtil apparaît au centre du billet, il atteste de la perte de matière et du temps de travail de l’artiste. Qingmei met aux enchères ce billet de 100 euros sculpté. Elle fixe le prix de départ à 100 euros. La pièce est acquise pour la somme de 450 euros. La valeur monétaire enlevée devient une valeur artistique ajoutée. 

 

La production de la quatrième vidéo a été soutenue par le Palais de Tokyo et le Pavillon Blanc. 

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